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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 18:48

Nos aliments plus sucrés qu’en métropole

Comme en Guadeloupe, de nombreux sodas et produits laitiers seraient plus sucrés à La Réunion qu’en métropole. Un scandale alimentaire auquel un député antillais a voulu mettre fin. En vain.

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 « Un enfant en Guadeloupe qui consomme un yaourt par jour consomme en moyenne 4 grammes de sucre supplémentaires par rapport au produit équivalent vendu dans l’hexagone ». Cette situation d’autant plus scandaleuse que le nombre d’obèses est plus important dans les dom-ton qu’en métropole (voir par ailleurs). Le député guadeloupéen Victorin Lurel a tenté d’y remédier. Il a proposé en juin dernier une loi visant à prohiber la différence de sucre entre les produits manufacturés et vendus dans les régions d’outre-mer et ces mêmes produits vendus dans l’hexagone. Le parlementaire socialiste n’a pas été suivi par la majorité à l’Assemblée nationale.

 Qu’en est-il à La Réunion ? Nous avons testé les mêmes produits que l’étude menée aux Antilles, en relevant les indications nutritionnelles figurant sur l’étiquetage de certains sodas et produits laitiers.


Les records de Fanta et Yoplait


D’une manière générale, les aliments vendus dans nos rayons semblent, comme aux Antilles, plus sucrés que ceux de l’hexagone. Mention spéciale pour le Fanta, avec un taux de 13,5 grammes de glucide pour 100 ml, contre 8,9 g en métropole. Près du double ! Tout comme le pot de Yoplait nature : 7,1 grammes de glucides à La Réunion contre seulement 3,7 en métropole ! Les exemples sont nombreux, comme l’atteste notre tableau comparatif. Pourquoi les industriels pays sucrent-ils autant nos aliments ? Parce que cela correspondrait au goût des Réunionnais ? Parce qu’ils plient sous le joug du lobby sucrier, omniprésent sur notre île ? Les consommateurs ne le sauront pas. Contactés par téléphone, les principaux producteurs de sodas et spécialités laitières n’ont pas donné suite à notre demande. Le sujet dérange visiblement.Inadmissible, selon Antoine Chevalier, diététicien à Saint-André. « Beaucoup de produits ne portent aucun étiquetage nutritionnel. Les gens ne savent donc même pas ce qu’ils consomment », remarque-t-il.« Il faut qu’on propose une alternative de produits qui soient moins riches en sucres et en graisses. Parce que le goût des gens peut très bien s’adapter à ces produits ». En proposant d’harmoniser les taux de sucre avec ceux de métropole, Victorin Lurel a semé le trouble au sein du puissant lobby de l’agroalimentaire. Il assure que sa proposition de loi « n’est pas morte, bien au contraire ». Le député compte profiter de la nouvelle majorité, à gauche, au Sénat, pour relancer le débat.

 

Jessica FIRMIN

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