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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 17:59

Défilés en mauvaise posture

 

Talons hauts, maquillage et mini-jupe n’appartiennent plus qu’aux seules jeunes femmes. Beaucoup de petites filles veulent grandir avant l’heure. Un rapport sur l’hypersexualisation, remis au ministère de la Cohésion Sociale et des Solidarités, menace de mettre fin aux concours de mini miss.

 

minimiss2.jpgMini Miss France, Mini Miss Réunion, et « seulement » deuxième dauphine de Mini Miss Nature Créole… A neuf ans, Frideline Mouniama collectionne les titres de concours de beauté comme des poupées. La scène, c’est son domaine depuis deux ans. « J’aime monter sur les podiums pour défiler », raconte-t-elle sous le regard admiratif de maman, Gladys Dalleau. Le salon de la case familiale est décoré des photos et posters de la Mini Miss...

 

Cette passion pour les défilés ne date pas d’hier. La petite Saint-Philippoise adore se mettre sur son trente et un. Le maquillage et les jolies tenues font partie de sa vie de Mini Miss mais aussi de fashion victim. « En soirée, maman me met un peu de brillant à lèvres et du fard à paupière. Et j’adore mettre mes jolies robes de princesse », explique-t-elle. Un maquillage qui reste très léger pour son âge selon sa mère. Le crayon et le mascara attendront encore quelques années. Statut oblige, une miss doit toujours être présentable pour son public. « Les gens la reconnaissent souvent, et ils veulent la prendre en photo », justifie la maman.

 

Une attitude que regrette Odette Poncet, présidente de l’association Femmes Solid’Air. « Certaines mères rêvent que leur petite fille soit la plus belle », soupire-t-elle. La féministe de Saint-André dénonce ce qu’elle nomme une hypersexualisation. Les concours de ce type la dérangent fortement. « Ces élections ne sont ni plus ni moins des moyens de jeter en pâture, des jeunes filles à des prédateursOn propose aux jeunes filles de s’intéresser à leur corps, à leur taille et à la séduction au détriment du reste », critique la présidente. Mais Frideline Mouniama n’est pas du tout d’accord avec ce point de vue. « C’est ridicule. On ne fait pas de passage en maillot de bain », défend la fillette. « Ce n’est pas le concept, mais le nom qui dérange », renchérit Julie Nauche, responsable de l’élection mini miss à La Réunion. La jeune femme précise que ces élections permettent avant tout aux jeunes filles d’expérimenter leur talent. Chant, danse et bien d’autres.

 

Miss et intelligente

 

Selon Odette Poncet, cet intérêt pour la beauté commencerait de plus en plus tôt. Cela pousserait les fillettes à rester des « poupettes » et à négliger leur scolarité. Pourtant, Frideline n’en fait pas partie. Bonne élève, l’icône de la mode n’a aucun mal à concilier l’école et les séances de photos. « On les fait les mercredis ou pendant les vacances », prévient sa mère. En dehors de ces concours de beauté, la Mini Miss pose aussi pour la publicité d’un magasin de prêt-à-porter et est inscrite dans une agence de mannequin. Mais elle reste une petite fille ordinaire, la tête sur les épaules. Mature pour son âge, elle fait la part des choses et a déjà les idées bien arrêtées quant à son avenir. « Je voudrais être hôtesse de l’air ou vétérinaire parce que j’aime les voyages et les animaux », lance-t-elle sérieuse. Elle souhaite également faire de l’humanitaire « pour aider les gens ». Aujourd’hui, du haut de son mètre vingt-trois, Frideline Mouniama espère gagner encore une cinquantaine de centimètres pour réaliser son rêve de petite fille : se présenter à Miss Réunion. Julie Nauche, elle, prévoit de revoir le nom du casting des petites filles. Un casting qui privilégiera davantage les numéros de danse, de chant, ou de gymnastique, plutôt que le seul physique.

 Précilla ETHEVE

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Le président national des Mini Miss veut un débat télévisé avec Huguette Bello<br /> <br /> Le créateur des élections de "Mini Miss", Michel Le Parmentier, a publié un communiqué hier soir en réponse aux critiques formulées par l'UFR, Union des Femmes Réunionnaises, et sa désapprobation<br /> quant à l'organisation du casting "Princesse Réunion 2012". Le voici dans son intégralité.<br /> <br /> "Suite aux articles de presse publiés dans la presse réunionnaise qui mentionnent que : L'Union des Femmes Réunionnaises a exprimé ce vendredi sa désapprobation quant à l'organisation du casting<br /> "Princesse Réunion 2012". L'UFR dénonce le phénomène d'hypersexualisation qui est en ce moment au coeur des débats. L'UFR considère en effet que ce casting qui emt en scène des filles de 7 à 12 ans<br /> "dont on expose le corps sous une nouvelle formule n'est en fait qu'une élection de mini-miss "relookée".<br /> <br /> Michel Le Parmentier, président historique des élections de Mini miss, créateur des élections en 1989 et détenteur du titre de la marque déposée "Mini Miss" rappelle une nouvelle fois que le<br /> concours "Princesse Réunion 2012" n'a rien à voir avec un concours de Mini Miss, et que le concours de Mini Miss Réunion 2012 aura bien lieu et que la lauréate ira représenter officiellement l'ile<br /> de la Réunion lors de la finale nationale à Paris en décembre prochain.<br /> <br /> Michel Le Parmentier et le Comité Miss Nationale tiennent à préciser que la charte d'éthique qui concerne les Mini Miss est actuellement en vigueur, à savoir que pour les candidates âgées de 7 à 12<br /> ans :<br /> <br /> - Le maquillage est formellement interdit<br /> - Le maillot de bain, body ou autres tenues non-appropriées à l'âge de la candidate sont interdit<br /> - Le port de talons hauts est interdit<br /> <br /> que les élections avec le label Mini Miss comportent maintenant 2 défilés :<br /> <br /> - un défilé en tenue robe de cérémonie dite "robe de princesse"<br /> - un défilé en tenue uniformisée en jeans, baskets et tee-shirt blanc<br /> <br /> Où est l'hypersexualisation dans les concours de Mini Miss qui se déroulent depuis plus de 23 ans en France? Il ne faut pas se tromper de cible et confondre les "enfants-mannequins" qui travaillent<br /> dans la pub avec les Mini Miss qui participent à un jeu uniquement ludique et aucunement destiné à provoquer quoi que ce soit.<br /> <br /> D'autre part, Michel Le Parmentier demande expréssement aux journaliste et aux médias de ne plus montrer d'images ou de reportages de pseudos concours de beauté pour enfants organisés par les<br /> Américains qui ne sont que des émissions de "télé-réalité" mettant en scène des mères et des petites filles cherchant uniquement à provoquer et scandaliser le public pour faire de l'audimat.<br /> <br /> Michel Le Parmentier proposer à Madame Huguette Bello, représentante de l'Union des Femmes Réunionnaises d'accepter un débat télévisé sur ce sujet afin que ne soit plus fait cet amalgame volontaire<br /> ou non qui entache une manifestation qui enchante parents et enfants.<br /> <br /> Et ainsi arrêter définitivement cette diabolisation injustifiée qui stigmatise les concours de Mini Miss. "
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