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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 08:28

Dans l'ombre des valides

Alors que les Jeux para-olympiques se sont terminés à Londres, le handisport réunionnais attire de moins en moins de jeunes. Les raisons sont multiples : manque d’intérêt du public, équipement onéreux, transport pas toujours adapté…

handisport.comp.jpg« Le public, s'écrie Bernadette, il n'y a pas de public pour les handicapés. » Un désintérêt qui fait réagir cette championne de pétanque handisport de Saint-Benoit. Le boulodrome où se déroule la finale de doublette connaît  une faible affluence. Les spectateurs se réduisent aux accompagnateurs de la dizaine d'associations présentes. Joseph Gravina, membre du comité régional d'handisport, tente de relativiser : « Quand il y a des journées départementales, nous avons tout de même un public ». La pétanque est l'une des activités les plus prisées. « Comme c'est un sport où un valide peut accompagner un non valide, c'est plus facile à mettre en place » précise-t-il. De nombreux clubs le proposent à leurs adhérents. D'autres sports plus communs sont à la carte : basket, rugby, ou encore athlétisme. Peu médiatisées, certaines disciplines sont plus ou moins méconnues du grand public, comme la boccia. Ce dérivé de la pétanque était présent aux Jeux paralympiques.

Faute de moyens

Mais pour pouvoir s'affronter, il faut déjà se déplacer. Le transport est l’un des problèmes majeurs des associations handisports de l'île. « Nous ne disposons d’un minibus adapté que deux fois par an », regrette Catherine Fontaine, présidente de l'association handisport de Saint-Benoit. Les véhicules homologués n'étant pas toujours accessibles, les associations comptent sur la solidarité des adhérents. Ce n’est pas tout. « Quand on va en métropole, on fait pitié, analyse Marc, 52 ans, ancien champion de La Réunion de basket handisport. Il nous faut un fauteuil spécial et on n’en a pas toujours les moyens. » Un membre de l'association de Saint-Joseph renchérit : « Quand on voit le prix d'un fauteuil, on a envie de se tirer une balle ». Il faut compter entre 3000 et 4 000 euros. Ces contraintes ont fait fondre le championnat de basket réunionnais. Une dizaine d'équipes s'affrontaient auparavant, aujourd'hui seulement trois d'entre elles subsistent.

Peu de jeunes sportifs handicapés

Il existe à la Réunion une vingtaine de clubs handisports pour environ 300 adhérents, des structures où les jeunes se font rares. « Ils sont pour la plupart dans des centres d'éducation spécialisés et n'ont pas forcément le temps », argumente Catherine Fontaine. Les modes de vie actuels incitent certains à rester « devant l'ordinateur chez soi », estime en outre Joseph Gravina. « Ils n'ont pas envie de montrer leur handicaps ».
Ce n'est pas le cas de Samuel, 22 ans. Le sport est un moyen pour le jeune handicapé de rester actif. Basketteur, il s'entraine une fois par semaine avec quatre coéquipiers dans une équipe, qui n’est pas inscrite pas au championnat régional. « S'il y avait possibilité, j'aimerais participer », sourit-il. Pour lui, le handisport a autant de valeur que le basket pour valides : « Quand tu es sur un fauteuil, ce n’es pas évident de combiner le ballon et les joueurs ». Lui a suivi avec passion les Jeux paralympiques de Londres et rêve de faire un jour aussi bien que Gaël Riviere. Le Réunionnais originaire de Saint-Benoit et pilier de l'équipe de Cécifoot est revenu médaillé d’argent !

Michael RIVIERE

 

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