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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 18:17

Les promesses de l’aube

 

 

Une voix  désormais familière. Depuis le 2 décembre dernier, Jonathan Evrard officie en tant que rédacteur en chef adjoint sur Antenne Réunion Radio. Avec une belle passion : il en faut, pour travailler 70 heures hebdomadaires pour 2800 euros nets par mois…

 

evrard.jpgS’il faut jouer à l’arroseur arrosé, Jonathan Evrard préfère ne pas se mouiller. C’est non sans une certaine gêne en effet, que le journaliste endosse le rôle de l’interviewé, lui qui a plutôt coutume d’interroger les autres. Mal à l’aise derrière son bureau, le jeune homme s’excuse sans arrêt, avec un sourire navré : « Je suis très bordélique » déplore-t-il d’emblée en désignant un poste de travail pourtant irréprochable.

Si son visage accuse quelques signes de fatigue, Jonathan Evrard semble pourtant ne jamais se départir de son entrain naturel. Et pour cause, à 33 ans il a réalisé bon nombre de ses rêves d’enfants. Né à Livry-Gargan, en Seine Saint-Denis, le futur journaliste, alors « fervent lecteur de Tintin », grandit dans la Sarthe. « Je rêvais déjà de voyager et de devenir journaliste » se souvient-il. Après une année d’histoire, il réalise son premier rêve et part pour l’Espagne où il travaille déjà à la radio. Un an plus tard, revenu de son périple, il décide de mettre à profit cette année sabbatique. « Puisque je parlais un peu espagnol, j’me suis dit que j’allais faire une année d’espagnol » s’amuse-t-il.

Son objectif : obtenir un bac+2 et intégrer enfin une école de journalisme à Paris. « Je n’avais toujours pas abandonné mon ambition première. C’était une véritable vocation ». Fort de sa motivation, Jonathan Evrard décroche son diplôme de journaliste à l’ISCPA, qui lui ouvre les portes… « d’un an de galère » ! Désespérément à la recherche d’un emploi dans la presse, il enchaîne les petits boulots : phoning (« guère passionnant »), porte à porte, et même maçonnerie (« c’était dur… »).

Jusqu’à ce que son père, déjà installé à la Réunion, le tire de ce mauvais pas : « Il m’a dit : “Pourquoi ne viendrais-tu pas tenter ta chance ici ?” ». Octobre 2004, notre voyageur pose donc ses bagages sur le sol réunionnais. C’est le début d’une grande histoire d’amour : « Je suis tombé sous le charme de sa beauté, de sa nourriture, de son caractère et de sa douceur » s’anime-t-il. Dès son arrivée, Jonathan retrousse ses manches et se transforme cette fois en mécanicien à Saint-Leu, où il travaille dans le garage de son père. 2005 marquera la signature d’un contrat de deux ans à Radio Festival.

De fil en aiguille, il atterrit à Antenne Réunion. D’abord reporter d’images, puis chef d’édition et correspondant dans l’ouest, il devient rédacteur en chef adjoint d’Antenne Réunion Radio, lancée en décembre 2011. « La radio ? Une aventure exaltante qui laisse beaucoup plus de place à l’imaginaire… ». Et en effet, des noctambules d’Antenne Réunion Radio, les auditeurs ne connaissent que la voix. Tels des super héros de l’information, ils commencent tôt. Très tôt. « Je me lève à 2h du matin car j’habite dans l’ouest, et mes journées se terminent à 18h, j’espère que ce n’est que provisoire » sourit le journaliste. Il joue sur plusieurs tableaux à la fois pour se tenir paré à toute éventualité : « On a instauré un lien entre la télé et la radio : la vraie synergie c’est qu’on ne doit plus rien rater, c’est un cercle vertueux qui met à profit les forces de chacun ». Pour rassurer les gentils, il sait également comment réagir face aux méchants. « Lors de la venue de Marine Le Pen à la Réunion, on s’est préparés. Mon rôle c’était surtout de rassurer mon équipe, leur dire de ne pas se laisser impressionner ».

Ces deux derniers jours ont été particulièrement mouvementés. Avec le blocage des routes par les transporteurs, la radio a dû s’adapter : « On a laissé une libre antenne aux auditeurs tous les matins ». Personnage passionné et exalté, celui qui se cache derrière cette voix est avant tout un homme très à l’écoute.

 

Salomé Vienne

 

Pour être un virtuose du micro, il faut :
-       Vouloir être au cœur de l’action : « J’ai toujours rêvé d’être reporter de guerre, ça a un côté un peu justicier, le métier de journaliste est plutôt gratifiant ! »
-       Vivre la nuit : les « journées » de Jonathan commencent à 2h du matin pour se finir à 18h, ce qui implique, admet-il, de faire des « sacrifices ».
-       S’intéresser aux autres : « Nous laissons énormément la parole aux auditeurs » assure-t-il fièrement.
-       Avoir connu des moments de doute : « Lors du lancement de la radio, j’ai craqué physiquement » concède-t-il.
-       Etre partout à la fois : « Je suis désolé, je reviens dans une minute » s’excuse Jonathan avant de s’éclipser pour un direct sur les barrages des transporteurs.

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commentaires

J
Il gagne beaucoup plus que ça ! Out l'article lé menteur !
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P
Ecriture vivante et agréable. Un plaisir.
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