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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 15:53

«  On vérifie toujours les tickets de caisse »


Des prix en hausse, le chômage qui augmente, 8,2 millions de pauvres en France, plus de 40% de la population en-dessous du seuil de pauvreté à La Réunion... Parmi eux, Marima, qui rame pour finir les mois.


pauvrete.jpgDébut de mois et Marima se rend déjà à la Croix Rouge. Là, elle reçoit d’habitude de quoi se nourrir ; on lui remet un colis alimentaire constitué de produits de première nécessité : riz, lait, tomates, huile. Mais pas aujourd’hui : d’origine comorienne, Marima n’a pas compris toutes les démarches à effectuer. La quadragénaire doit d’abord passer par l’assistante sociale de sa commune et n’a donc pas le document justifiant sa demande. Assistante qui la suit dès son arrivée à la Réunion il y a cinq ans. « Je ne parle pas bien français, c’est elle qui a fait toutes les demandes pour moi », explique Marima. Des dossiers d’aides pour son déménagement aux demandes plus simples telles que les documents nécessaires à la Croix Rouge.

D’ailleurs, Marima a pu bénéficier de près de 800 euros pour meubler son logement de Sainte-Marie. Mais erreur ou simple malchance, la Comorienne se retrouve à rembourser des prestations qu’elle n’aurait pas du recevoir à son arrivée, faute de carte de résident. Dettes qui s’élevaient initialement à 4587 euros avant l’intervention de Conseil Général. Même si elle bénéficie du Revenu de Solidarité Active et d’autres allocations, soit un peu plus de 500 euros, Marima a du mal à venir à bout des quelque 2000 euros qu’elle doit à la Caisse d’Allocations Familiale. Seule à élever sa fille, la quadragénaire perçoit l’Allocation de Parent Isolé mais cela ne suffit pas. La mère de famille a sept enfants éparpillés entre Madagascar et les Comores. Certains font des études.  « Mais ce n’est pas moi qui les aide, le plus souvent c’est mon frère » avoue t-elle timidement. « C’est lui qui paye le loyer, il envoie ce qu’il peut, 100 euros là bas, c’est déjà beaucoup ».

Voir la vie… en noir

«Une fois le loyer payé, les factures et les dettes, il ne me reste presque rien ». Alors, la mère de famille se tourne vers les magasins à bas prix comme Ali Baba. « Je fais les courses avec ma fille, elle vérifie toujours les tickets parce que parfois ils se trompent ». Marima a aussi d’autres petites astuces lors de ses achats. Elle règle « au carnet ». « Tous les jours, je prend une demi baguette à 50 centimes et je paye à la fin du mois ». La quadragénaire n’hésite pas non plus à faire le tour des supermarchés pour avoir le moins cher. Mais aller de droite  à gauche se révèle vite « fatiguant ». Marima se dit malade : « J’ai de l’eau dans les genoux et le dos ».

Question habillement, la Comorienne sait aussi où trouver pour pas cher : les associations comme Emmaüs et La Croix Rouge vendent des vêtements à moins de cinq euros. Pour sa fille, c’est parfois le collège qui offre son aide. Mais Marima regrette l’ancien établissement où était scolarisée la jeune fille avant de déménager. «  Là-bas, ils donnaient même des bons pour chez Carrefour ».

Alors comment envisage t-elle l’avenir ? D’un air résigné, elle répond sans hésiter : «  Mal. Là ça va très mal ».

Sarah BARET

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